Traçabilité carbone, crédits carbone et Blockchain

Last Updated on juin 14, 2018 by Talium

Talium intervient activement sur les réflexions visant à mettre au point des outils pour faciliter les stratégies bas carbone, en tant que conseiller sur les technologies blockchain.
Alors que différents projets utilisant les technologies blockchain et proposant des moyens innovants de consommer l’énergie sont en cours d’expérimentation, la blockchain est également considérée pour la traçabilité des crédits carbone et des garanties d’origine.
 

Crédit-carbone & Tokenisation

Un crédit-carbone est une unité correspondant à une tonne d’équivalent CO2 sur les marchés du carbone. Les crédits carbone permettent de réduire les coûts d’adaptation de son industrie à la baisse aux émissions de CO2. Dans un écosystème de firmes A et B, le principe est de récompenser par des crédits les firmes A pouvant plus facilement réduire leurs émissions. Les firmes B pour lesquelles l’effort de réduction est beaucoup plus coûteux peuvent quant à elles racheter ces crédits. L’effet escompté est d’atteindre le quota d’émission de CO2 pour l’écosystème A+B à un coût global inférieur à celui qui aurait été investi pour chacun des sous-ensembles pris indépendamment.
Plusieurs initiatives ont récemment communiqué sur leurs intentions ou avancées afin de mettre à disposition des plateformes pour la « tokenisation » des crédits carbone, c’est-à-dire la possibilité d’acheter des jetons convertibles en crédits carbone.
Ainsi IBM a annoncé le 15 mai son partenariat avec la fintech environnementale Verifium Labs Ldt. pour la « tokenisation » de crédits carbone. Ces jetons pourraient être échangés sur une exchange place utilisant la blockchain Stellar.
 

Le Crédit-Carbone bientôt ouvert au plus grand nombre ?

Dans une perspective de fidélisation client B to C cette fois-ci, Ben & Jerry’s ice cream a également communiqué fin mai sur son partenariat avec la fondation Poseidon pour lancer un pilote destiné à récompenser les achats de ses clients par l’achat de crédits. Pour chaque boule de glace achetée dans le quartier de Soho à Londres, un penny sera investi à l’achat d’un crédit carbone. Il sera également possible pour les consommateurs d’investir une somme supplémentaire. L’ambition de la fondation Poseidon est de sensibiliser le public aux enjeux climatiques en rendant accessible le marché des crédits carbone au plus grand nombre, alors qu’il est jusque-là réservé aux entreprises pour des achats en masse. Pour cette expérimentation, qui devrait aller en production en juin 2019, la blockchain Stellar a également été choisie pour faciliter les micro-paiements.
Il est à noter que même si Verifium Labs et Poseidon ont opté pour La blockchain Stellar pour leurs applications, principalement pour assurer des transactions rapides et peu coûteuses même pour des micro-paiements, d’autres blockchains sont également considérées dans le cadre des stratégies bas carbone.
La fondation Climatecoin avait déjà lancé en décembre dernier son ICO pour une plateforme de trading de crédits carbone ouvertes aux entreprises et aux particuliers et construite sur Ethereum.
 

Qu’apporte la blockchain dans le mécanisme d’échange des crédits carbone ?

Tout d’abord une traçabilité et une transparence complète sur les échanges de crédits : la technologie blockchain permet ainsi de s’assurer que ces crédits carbone ne sont achetés et vendus qu’une seule fois, et de tracer tous les acteurs : émetteurs et acheteurs.
Elle permet également de faciliter un marché dont l’efficacité est parfois remis en cause :

  • Difficulté d’estimer l’empreinte carbone à l’échelle d’une entreprise : selon les méthodes utilisées par les experts, les résultats peuvent être différents pour la même entité.
    La solution proposée par IBM et Verifium Labs vise à mettre à disposition un instrument de comptabilisation des émissions permettant de calculer automatiquement et « à la source » l’empreinte carbone, les entreprises pouvant s’affranchir ainsi de coûteux audits.
  • Difficulté d’organiser des places de marché pour l’échange des crédits carbone. Des systèmes d’échange existent à l’échelle régionale : À la suite du système européen d’échange de quotas, le SEQE-UE, une quarantaine de marchés de conformité régionaux ont vu le jour. Mais il est difficile d’organiser des échanges entre ces zones car les niveaux de contrainte pour atteindre les quotas d’émission peuvent être très différents en fonction des contextes économiques, industriels ou politiques : un crédit carbone n’a donc pas forcément la même valeur d’une zone à une autre. Sur un plan purement technique, la blockchain peut permettre de faire le lien entre différentes régions et différents registres.
  • les projets pilote en faveur de la préservation de l’environnement de type Redd+ (Réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts) génèrent des crédits carbone ouverts aux entreprises mais faute de structures d’échange adaptées, ont pour principal débouché à ce jour les marchés volontaires qui répondent à une politique de RSE dont la capacité d’absorption est limitée.
    Là également, les places de trading construites sur la blockchain peuvent permettent de développer ces initiatives.

La blockchain s’impose donc comme une technologie permettant le développement des échanges de crédit carbonne. De même, cette technologie peut être utilisée pour la gestion des garanties d’origine où un registre des GO distribué pourrait faire intervenir l’ensemble des producteurs et des fournisseurs d’énergie.
 
Du fait de son expérience dans les projets blockchain et énergie, Talium intervient activement sur ces réflexions, notamment sur des solutions à forte composante IoT basées sur les mesures de compteurs communiquants. Nous participons le 14 juin au séminaire de Recherche « Stratégie Bas Carbone » organisé par l’ADEME, avec nos partenaires Sunchain et Avenir 4. Nous travaillons également avec nos partenaires sur une méthodologie permettant de connaître, en temps réel ou a posteriori, le contenu carbone de l’électricité consommée. Cette méthode pose l’hypothèse que le « registre » des GO pourrait être décentralisé, fiabilisé par une blockchain. Nous communiquerons très prochainement à ce sujet.

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